Vol. 3 No. 3 (2023)
Examens d’une technologie de la santé

La gestion des listes de médicaments assurés – les produits biologiques contre le psoriasis en plaques

image décorative

Publication : March 27, 2023

Messages clés

  • Pour les médicaments biologiques d’ancienne génération (soit les inhibiteurs du facteur de nécrose tumorale [anti-TNF], et les inhibiteurs des interleukines [anti-IL-12/23]), contrairement à ceux de nouvelle génération (soit les inhibiteurs de l’IL-17 et de l’IL-23), contre le psoriasis en plaques, la période d’exclusivité est maintenant échue; la plupart d’entre eux sont même apparus avant la formation de l’Alliance pancanadienne pharmaceutique. En outre, l’adoption des versions biosimilaires de produits biologiques d’ancienne génération est limitée et leur lancement est souvent retardé au Canada, parfois de plusieurs années, ce qui semble indiquer un cout d’opportunité important à payer pour ces médicaments après la période d’exclusivité.
  • D’après les données probantes les plus récentes, plus rigoureuses que celles qui appuyaient les médicaments biologiques d’ancienne génération et issues notamment d’essais cliniques comparatifs directs entre les inhibiteurs de l’IL-17 et de l’IL-23, d’une part, et les produits biologiques anti-TNF et anti-IL-12/23, d’autre part, l’efficacité des médicaments biologiques de nouvelle génération est supérieure.
  • Au Canada, malgré l’accès à des traitements nouveaux dont l’efficacité est supérieure, les médecins continuent de prescrire les produits d’ancienne génération aux patients qui commencent à prendre un produit biologique contre le psoriasis en plaques (25 % des patients en 2020). De plus, les produits biologiques de nouvelle génération coutent moins cher en moyenne par patient au prix courant comparativement au produit biologique d’ancienne génération le plus utilisé (l’ustékinumab).
  • De 2016 à 2020, les payeurs publics ont dépensé 28 millions de dollars (au prix courant) en produits biologiques dans le traitement du psoriasis en plaques, une fois leur période d’exclusivité terminée (et 600 millions de dollars en produits biologiques, toutes indications confondues), et ce chiffre est probablement beaucoup plus élevé aujourd’hui. Notamment, la période d’exclusivité de certains médicaments biologiques inhibiteurs de l’IL-17 viendra à échéance dans les deux prochaines années, ce qui entrainera davantage à la hausse le cout d’opportunité associé.
  • Par prudence, les décideurs devraient examiner la place qu’occupent dans l’arsenal thérapeutique les produits biologiques contre le psoriasis en plaques. Fondée sur les résultats de ce rapport, la recommandation stratégique préconise d’évaluer l’utilité clinique et économique des médicaments biologiques d’ancienne génération à la lumière des données probantes actuelles, dans le traitement du psoriasis en plaques. Les payeurs devraient envisager de promouvoir l’utilisation appropriée des produits biologiques de nouvelle génération contre le psoriasis en plaques, et ce, afin d’améliorer les résultats pour les patients tout en procurant des économies ou en évitant des couts supplémentaires (dans l’hypothèse où il n’y aurait pas d’ententes de prix confidentielles en place concernant les médicaments biologiques d’ancienne génération) comparativement au statuquo.