Vol. 2 No. 5 (2022)
Examens d’une technologie de la santé

Les outils de dépistage préopératoire et les facteurs de risque dans la prise en charge de la douleur postopératoire chronique

Publication : May 18, 2022

Messages clés

  • Ce rapport donne un aperçu de l’information au sujet des facteurs de risque, de même que des outils et des évaluations de dépistage préopératoire, tous fondés sur des données probantes, qui pourraient servir à déterminer quelles sont les personnes présentant un risque d’être atteintes de douleur postopératoire chronique. Il ne s’agit pas d’une revue systématique et aucune évaluation critique n’a été réalisée.
  • Nous avons recensé 19 facteurs de risque de douleur postopératoire chronique fondés sur des données probantes tirés de publications de revues systématiques.
    • Les facteurs de risque de douleur postopératoire chronique le plus souvent signalés sont l’anxiété (7 études), la catastrophisation, de la douleur ou en général (la catastrophisation est la tendance à amplifier une situation de façon défavorable, par exemple en imaginant les pires issues possibles) (6 études), la dépression (5 études), de même que la détresse psychologique (symptômes non spécifiques de dépression, d’anxiété et de stress), la kinésiophobie (peur du mouvement) et l’âge (3 études chacun). Ces facteurs de risque sont rapportés pour diverses interventions chirurgicales (p. ex. interventions mixtes, arthroplastie totale de la hanche ou du genou, chirurgie du rachis) et divers groupes d’âge (adultes, enfants ou adultes et enfants).
    • Il n’est pas possible de tirer de conclusion définitive au sujet de facteurs de risque isolés et de leur association à la douleur postopératoire chronique. Les données probantes sont partagées ou présentent des lacunes quant à la méthodologie d’une étude et à la généralisabilité des résultats à des groupes autres que ceux des études.
  • Nous avons trouvé 11 outils ou évaluations de dépistage préopératoire dont la capacité à prédire la douleur postopératoire chronique a été étudiée. Il s’agit de divers analyses sensorielles quantitatives (p. ex. mécanique, thermique, électrique), échelles validées d’autres affections et outils de dépistage.
    • Des outils ou des évaluations de dépistage recensés, 4 se sont révélés prédictifs de douleur postopératoire chronique, mais on ignore s’ils peuvent être généralisés à la pratique clinique (c.-à-d. à divers types d’intervention chirurgicale et groupes d’âge). Ils n’ont fait l’objet que d’une étude chez des populations particulières.
    • Ces 4 outils ou évaluations sont l’évaluation du seuil de douleur réalisée à l’aide d’un sphygmomanomètre (appareil qui sert à mesurer la pression artérielle et qui est composé d’un brassard gonflable) chez des adultes ayant subi une arthroplastie totale du genou, l’échelle de kinésiophobie de Tampa modifiée en 13 items (c.-à-d. seuls les items dont la cote est positive) chez des enfants ayant subi une chirurgie orthopédique ou générale, l’algorithme d’évaluation psychologique préopératoire chez des adultes ayant subi une chirurgie rachidienne, l’outil de dépistage de la douleur infantile chez des enfants ayant subi une chirurgie musculosquelettique majeure.
    • Les autres outils ou évaluations de dépistage préopératoire trouvés comportent des résultats partagés ou ne sont pas associés à la douleur postopératoire chronique chez diverses populations de patients opérés.
    • Il n’est pas possible de tirer de conclusion définitive au sujet des outils ou des évaluations de dépistage préopératoire du risque de douleur postopératoire chronique.