Vol. 2 No. 2 (2022)
Examens d’une technologie de la santé

L’implantation d’un cristallin artificiel chez le nourrisson atteint d’aphakie

Publication : February 16, 2022

Messages clés

  • Cette revue systématique se penche sur l’implantation d’un cristallin artificiel chez les patients de 12 mois ou moins au moment de l’intervention comparativement à la correction de la vue à l’aide de verres de contact ou de lunettes chez les patients du même âge atteints d’aphakie. Elle compare aussi l’implantation d’un cristallin artificiel pratiquée chez les patients de 12 mois ou moins (nourrissons) et chez les patients de 12 mois à 12 ans (enfants).
  • En tout, nous avons répertorié 18 études (3 essais cliniques randomisés et 15 études non randomisées) répondant aux questions cliniques de cette revue. Nous n’avons pas trouvé d’études pertinentes concernant les questions sur le rapport cout/efficacité.
  • Les résultats sur le plan de la vue (acuité visuelle) ne semblent pas différer entre les patients de 12 mois ou moins subissant l’implantation d’un cristallin artificiel et ceux atteints d’aphakie recevant un traitement de correction à l’aide de verres de contact ou de lunettes. Trois mois après l’intervention, le stress est plus élevé chez les parents dont l’enfant a subi l’implantation d’un cristallin artificiel que chez les parents dont l’enfant porte des verres de contact; cependant, cette différence n’est pas maintenue après un an.
  • Dans une étude se penchant sur l’implantation d’un cristallin artificiel à différents moments, l’âge ne semble pas être un facteur pronostique important de mauvais résultats sur le plan de la vue (soit une acuité visuelle > 0,5 logMAR).
  • En ce qui concerne l’innocuité, les nourrissons ayant subi l’implantation d’un cristallin artificiel connaissent plus fréquemment des complications, comme l’opacification de l’axe visuel, que les nourrissons atteints d’aphakie traités à l’aise de verres de contact ou de lunettes; ils ont donc besoin de plus d’opérations pour corriger l’opacification. Bon nombre de nourrissons atteints d’aphakie n’ayant pas subi l’implantation doivent le faire plus tard dans leur vie.
  • Il existe peu de comparaisons statistiques portant sur les critères d’évaluation de l’innocuité relatifs à l’implantation d’un cristallin artificiel chez les nourrissons à différents âges
  • Les études retenues comportent un risque élevé de biais. On soulève plusieurs réserves sur le plan méthodologique, dont le biais de sélection, des problèmes de déclaration, des problèmes statistiques, et le fait que les études retenues ont des devis comportant un fort risque de biais, par exemple des études de cohorte rétrospectives.
  • Les observations des familles sur les expériences des patients et des soignants font état d’un stress associé à l’utilisation de verres de contact et d’un stress entourant l’issue de l’extraction de cataracte ou de l’implantation d’un cristallin artificiel et les effets sur l’enfant. On insiste sur l’importance d’un traitement précoce pour permettre le développement optimal de l’enfant.